Prendre sa santé en mains, oui mais laquelle ?

Fleur Soins Alternatifs
Prendre sa santé en mains, oui mais laquelle ?

Le simple terme de «Santé» peut à lui seul déjà faire dévier la réflexion et fausser l’éclairage sur ce thème. Je m’explique. Dans un rapport de dualité auquel nous sommes confrontés par notre condition humaine où tout s’articule autour d’une notion et de son contraire, «santé» va inévitablement évoquer «maladie».

Nous voici en présence de deux termes difficiles à expliquer. On pourrait dire que la santé est un état d’absence de maladie. Ou que la maladie est un déséquilibre d’une bonne santé.

Il me paraît plus adapté de parler de «bien-être», même si je sais bien que ce terme va lui aussi s’opposer à «mal être, malaise, mal dans sa peau, mal dans ses baskets». Et je me retrouve dans la situation de dualité que je viens de mettre en évidence.

Toutefois, bien-être n’exclut pas la maladie. Je peux me sentir bien, malgré divers bobos plus ou moins graves. Je peux accepter les maladies physiques, des douleurs de divers ordres, émotionnels, psychiques, physiques, tout en me sentant relativement «bien dans ma peau».

Et si je pouvais avoir ce regard sur la santé ou la maladie, la gestion de ma vie pourrait être bien plus aisée. J’ai mal dans la zone lombaire, c’est vrai, mais je me sens bien. J’ai une puissante céphalée, mais à part cela, je ne me sens pas mal. Je pourrais aussi me poser la question : «Tiens, qu’est-ce qui s’est passé aujourd’hui pour que j’aie mal à la tête ?». Parfois on trouve, parfois pas. Parfois cela marche, et la douleur s’atténue, parfois pas. Rien n’est jamais acquis.

 

Je me souviens, voici quelques années, je désherbais dans mon jardin. Il faisait chaud, j’étais pieds nus, avec ce merveilleux sentiment de toucher la terre et de m’en imprégner. Et soudain, j’ai senti une piqûre violente sous la plante d’un pied, je venais d’écraser une abeille.

Je me suis excusé auprès d’elle en lui disant que je comprenais qu’elle me pique, puisqu’elle était en légitime défense. J’ai arraché ce que je pouvais du dard. La douleur qui m’a rendu fiévreux, a envahi le corps jusqu’à la tête, s’est très vite atténuée, je n’ai pas eu la moindre enflure.

Heureux de l’expérience, je l’ai bien sûr racontée, presque fier d’une découverte «fondamentale». Quelques jours plus tard, je cueillais des fleurs de mauve sylvestre pour mes tisanes. Une autre abeille, emprisonnée dans la corolle d’une fleur m’a piquée. Fier de mon nouveau schéma qui m’avait si bien réussi, j’ai refait la même démarche. Et bien, cela n’a pas marché. J’ai eu mal trois jours durant et ne pouvais presque plus appuyer sur mon index. J’ai en pensée remercié la seconde abeille qui m’a rendu un peu plus humble.

Ce qui me paraît essentiel, c’est que dans notre action de thérapeutes, nous ayons une attitude de curiosité, de questionnement, de suggestions, plutôt qu’un besoin de «guérir d’une maladie pour retrouver la santé». Nous connaissons tous des personnes gravement atteintes, handicapées, qui paraissent bien se porter. Et qui sont souvent des exemples pour nous. Elles ont séparé la santé du bien-être.

Heinz Reber

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Article proposé par : Heinz Reber ISS, Institut Soleil Santé